TOUTE L’HISTOIRE DE JEAN-PIERRE CHALAS

L’homme aux 250 victoires !

Jean-Pierre tu as commencé le vélo à quel âge ?

Une discipline qui s’est faite par hasard : Je résidais à Mazingarbe et chaque mercredi une personne passait devant mon domicile, un jour mon père l’interpelle pour en savoir plus. En cours de discussion il lui annonce qu’il y avait un club à Bully les Mines. C’est comme cela que j’ai fait mes débuts au club de Bully j’avais 9 ans ! C’était en 1977.

Pourquoi t’es tu orienté dans le cyclisme et pas dans une autre discipline sportive ?

Quand j’étais gamin, avant le vélo, j’ai pratiqué le basket un sport collectif qui ne m’intéressait pas trop. Mais à l’époque on faisait ce que nous disaient les parents. Nous étions 5 jeunes il fallait que je me donne à fond pendant tout le match tandis que les autres trainaient la patte. Lors de la remise des récompenses parmi mes coéquipiers c’était toujours les deux mêmes qui allaient chercher les trophées car c’était les fils du président de club et cela m’a vraiment perturbé. Quand on est gamin recevoir une coupe c’est très important donc je suis parti dans le cyclisme !

Durant ta carrière quelle sont les clubs que tu as fréquenté ?

De 1979 jusqu’en 1990 au club de Bully-les-Mines. Suite à un malentendu avec le club (Je devais participer au challenge cyclo-cross et les dirigeants de l’époque m’ont fait miroiter oui tu vas le faire non tu ne le fais pas et cela pendant une bonne période) entre temps j’avais été contacté par l’ESEG Douai donc j’ai donné mon aval à Douai. J’y suis resté 3 années jusqu’en 1994. Puis je suis parti à Amiens ! Au cours d’une course j’ai rencontré Gilbert Delcroix et suis revenu au club de Bully les Mines jusqu’en 2008. Je me voyais finir ma carrière à ce club mais les circonstances ont fait que j’ai quitté à nouveau le club Bully . Ensuite j’ai signé à Grande Synthe qui était un club que j’ai toujours apprécié surtout pour la mentalité des coureurs et des dirigeants. Ensuite j’ai quitté le club car je ne ressentais pas le cocon familial que j’avais connu à Bully . Puis j’ai été contacté par le CC Cambrai pour servir de capitaine de route en DN3 j’ai assouvi ma passion pendant deux ans. Ensuite je suis allé au VC Liévin pendant deux années aussi. Le président Jean-Marc Volpoêt du Annequin cycling team voulait m’avoir dans son équipe mais il n’osait pas trop m’en parler. A force de discussion son projet m’a intéressé. Car ce que je recherchais, pas l’aspect financier mais le coté humain. C’est ce que j’ai trouvé dans ce club le coté sympa par exemple aller boire un coup et manger une frite ensemble dans la joie et la bonne humeur. Ce que je ne trouvais pas ailleurs mis à part le club de Bully les Mines . A l’époque c’était un très grand club en termes de résultats car on avait réussi à créer une bonne dynamique. Nous étions avant tout des amis, lors des courses on savait rouler pour un copain ce qui ailleurs se trouve difficilement. Maintenant on ne va pas dans un club soit pour les dirigeants ou les coureurs les premières paroles sont combien tu me donnes ! Personnellement je ne suis pas comme cela je n’ai jamais été dans un club pour l’appât du gain. La preuve quand je suis arrivé à Grande Synthe en première catégorie sans rien demander on m’a donné un fixe je n’ai pas vraiment voulu accepter ! On m’a répondu chez nous c’est comme cela.

Comment as tu vécu les débuts de ta carrière cyclisme jusqu’à ce jour ?

Je me suis fait plaisir avant tout. Le vélo c’est toute ma vie ! J’en ai tellement bavé quand j’étais gamin parce que justement on n’avait pas de moyens, j’allais au départ des courses en vélo de mon domicile Mazingarbe et me débrouillais avec les moyens du bord. Puis à l’âge de vingt ans avec mon entrée dans la vie active j’ai pu m’offrir du matériel malgré le travail cela paraissait plus facile.

Au sommet de ta carrière as-tu pensé à en faire ton métier ?

Quelques journalistes m’ont déjà posé cette question ! Le problème est qu’en début de vie jusqu’à mes vingt ans c’était très compliqué. A 20 ans j’ai quitté mes parents et il a bien fallu que je travaille pour vivre ! Impossible pour moi de jumeler le travail et le cyclisme. Il aurait fallu avoir un mentor qui s’occupe de moi. Voila Jean-Pierre tu fais du vélo pendant un an je m’occupe de ton salaire et selon tes capacités on fera ce qu’il faut pour ton avenir. Malheureusement je n’ai pas eu cette chance donc je ne pouvais pas sacrifier un an de ma vie pour le vélo. J’ai fait une superbe carrière de coureur cyclisme après qui me dit que j’aurais pu passé professionnel !! Je vais vous dire je n’ai pas cette prétention de dire j’aurais été un très bon professionnel. Pourtant il faut regarder mon parcours à 20 ans j’ai battu Cédric Vasseur et peu de temps après il est passé pro et a porté le maillot jaune au tour de France ! Je préfère à ce jour être comme je suis, car je serais passé pro je n’aurais pas l’aura que j’ai à ce jour tout au moins au point de vue régional avec la carrière que j’ai fait. A 36 ans j’ai fait ma plus belle carrière sur route, j’ai gagné 14 courses en National équivalent à la première catégorie.

Afin de mieux cerner ta personnalité comment après 38 années de vélo tu es toujours compétitif certainement un don pour ce sport très difficile ?

Un don je ne sais pas ! Après je vais vous dire j’ai une très grosse force de caractère la preuve est que je suis encore présent. Dans l’expression je sais me faire minable, comme j’ai toujours dit je n’ai peut-être pas la classe comparativement à Emmanuel Landas qui était beau à voir sur un vélo, par apport à eux j’ai la niaque ! Je ne dirai pas que je vais mourir sur un vélo mais je peux me faire Très. Très. Très mal sur un vélo, que d’autres n’iront pas aussi loin dans la douleur ce qui m’a permis de faire de très bons résultats. En course j’ai un esprit compétitif ! J’ai eu une jeunesse très difficile et élevé à la dur, je pense que cela a laissé des traces. Je me rappelle quand je courais il y a quelques années avec Guy Leleu qui est passé pro, Alain Molmy lui gagnait plus de 25 courses dans l’année, Dominique Dezegue un grand champion il fallait rouler et fermer sa !!!! Un coureur qui m’a marqué c’est César Marcelak champion de France en 1948 il gagne Paris-Arras avec un palmarès impressionnant Ce monsieur venait me voir sur les courses avant le départ voici le lien pour voir le palmarès de ce champion.

http://cyclopassion.blogspot.fr/2016/11/palmares-cesar-marcelak.html

Tu pratiques le VTT, le cyclo-cross et la route. Faut-il entrainer régulièrement pour arriver à la plus haute marche du podium. Quelle discipline préfères-tu ?

La piste je n’ai pas trop gouté à cette discipline car le temps m’a manqué ! J’aime bien la route ! Après la route çà reste de la route ! En ce qui concerne la convivialité et l’effort je préfère le cyclo-cross car comme en vtt c’est le plus fort qui gagne ! Faut savoir que sur route vous pouvez être très fort mais si le circuit ne s’y prête pas ou une mauvaise coalition vous pouvez être battus en étant le plus fort du peloton. Par-contre en cyclo-cross neuf fois sur dix si vous êtes le plus fort au départ (sauf ennuis mécaniques) il y aura toujours un moment, un endroit qui va vous permettre de lâcher vos adversaires et gagner, idem en vtt. Je vais vous dire si en cross je me place 5 c’est que les 4 autres devant sont plus forts que moi et si je gagne c’est que j’étais le plus fort. Après cette discipline (le cyclo-coss) demande de la technique mais il faut aussi de la force. J’ai eu la chance de connaitre et courir sur des cross contre : Marc Duquesnoy, René Bleuze, Laurent Caillot, Jacques Benoit, Jules Leclercq, Joseph Rigaut, Serge Dhont, Jean-Yves Plaisance et bien d’autres. C’était l’époque où l’on courait à pieds à travers les labours, puis j’ai connu les circuits boueux jusqu’à ce jour plus roulant. De toute façon çà a toujours été le plus fort qui gagnait ! Ce n’est pas seulement passer des heures sur son vélo pour avoir des résultats à la base. Il faut absolument aimer votre discipline et être un bon coureur. Déjà si vous avez ces deux atouts vous partez gagnant. Un exemple : Florian Trigo à la base c’est un vététiste cent pour cent, il s’est mis à la route, il gagne des courses sur route. Il s’est mis au cyclo-cross il gagne des cyclo-cross. Preuve qu’il aime ce qu’il fait sur ses vélos. Si vous avez un coureur qui a la classe et arrive sur la zone départ qui se dit c’est sale ! C’est ceci ! C’est cela ! Vous n’en tirerez rien ! Après jusqu’à l’âge de vingt ans avec mon père je m’entrainais bien par-contre je n’ai jamais préparé mes courses je faisais énormément d’intensité sur rouleau. Quand je suis arrivé au championnat de France Master, après mon travail je m’entrainais 2 fois par semaine derrière la voiture pour me donner du fond et de la vitesse. Il faut dire que sur 50 minutes de course il faut de la résistance car votre cœur est mis à rude épreuve il fallait tenir ! La moyenne du fréquence mètres affichait 180 pulsations en moyenne sur les 50 minutes, je faisais régulièrement des tests d’efforts, mon docteur m’expliquait que lors des épreuves c’est comme si j’étais en apnée tout le temps de la course pourtant j’avais plus de 30 ans. Après ma journée de travail régulièrement je vais voir mon docteur en consultation. Il me dit toujours je suis écœuré de voir une telle condition physique. Je peux fournir d’énormes efforts mais j’ai un cœur qui redescend très vite.

Peux-tu me raconter ton meilleur souvenir dans le cyclisme ?

Il y en a plusieurs ! Mais le plus beau qui m’a fait versé des larmes c’est quand j’ai remporté le championnat régional de cyclo-cross, j’avais 34 ans ! bien-sûr j’avais gagné pas mal de courses mais là c’était l’aboutissement d’un rêve, d’une carrière ! Comme j’avais couru avec Laurent Cailleau, Quentin Jaurégui, Michel Jean, Laurent Lefebvre, John Cadret , David Pagnier je me disais je ne serai jamais champion et en 2004 je suis devenu champion régional de cyclo-cross à Fourmies. Je me rappelle les 50 derniers mètres j’avais les larmes (dans ma tête j’étais champion du monde).Je bats Laurent Lefebvre qui était pro ! Il m’avait dit qu’il était là pour la gagne donc pas de cadeau. En plus j’étais encore au club de Bully les Mines. Tous mes supporters étaient présents et mes dirigeants. Les meilleurs moments étaient de voir la joie des spectateurs et coureurs ils étaient aussi heureux que moi ! C’était géant .Suite à ce championnat j’ai reçu énormément de courriers et témoignages de spectateurs c’était très émouvant J’en ai gagné deux autres mais pas la même émotion. Pourtant j’ai été vice champion du monde, puis troisième place à un autre championnat du monde Master une coupe de France en Vtt. Une autre course qui m’a laissé de très bons souvenirs c’est la manche du Crédit Mutuel sur route à Lapugnoy j’avais 20 ans et je gagne devant Cédric Vasseur, Pierre Barbier, Laurent Davion. Au championnat du monde je devais gagner mais dès le départ j’ai rencontré des problèmes techniques et termine 5 ème à 30 secondes là j’étais le plus fort !! Ce n’est pas comme les autres participations où je me classe 2 et 3. Quand j’étais gamin avec mon père je lui disais (quand je gagnerai une course, j’ai gagné de suite ! quand je serai en deuxième catégorie on imagine en deuxième catégorie et quand tu seras en première ! quand tu seras champion !! et ainsi de suite.

A l’inverse peux-tu me citer ton plus mauvais souvenir ?

Difficile de citer ces courses où j’ai été classé deuxième et que j’avais su que le premier avait été contrôlé positif, je suis un peu déçu pour cela mais bon !

Quelle course aurais tu rêvé de remporter ?

Ma plus grande désillusion est de n’avoir jamais été champion de France. Quelque soit la discipline quelque soit la catégorie. J’ai un très bon palmarès avec mes 7 titres de vice champion de France et jamais champion ! Mon plus grand bonheur aurait été d’avoir les trois liserés sur mon maillot. A ce jour j’ai pratiquement tout réussi j’ai toujours frôlé le titre de champion de France et jamais gagné ce titre difficile. Moralement de passer le cap (on se sent frustré) Si demain à 47 ans je suis champion de France Master j’aurai autant de joie que lorsque j’ai été champion régional à 34 ans. La joie sera la même car j’aurais attendu toute ma carrière. A mes 50 ans pourquoi ne pas partir en UFOLEP et avoir ce maillot tant désiré ! Cela reste mon rêve le plus profond mais rien n’est joué .C’est une source de motivation pour continuer les courses cyclistes. On m’a dit un jour : pourquoi tu ne te dopes pas ? Ce qui m’aurait peut-être permit de gagner le titre de champion de France ! Je peux vous dire que j’ai toujours marché à l’eau claire. Si j’avais gouté à un produit je ne serais certainement plus regardé de la même façon. Si lors d’une course je n’étais pas vainqueur c’est que je n’étais pas le plus fort.

Ton modèle dans le peloton c’est qui ?

Quand j’étais gamin mon modèle c’était : Bertrand Zielonka. Quand j’ai commencé le vélo j’allais tous les mercredis à la piste à Maurice Garin (Lensois qui a gagné le 1 er tour de France en 1903) Quand je voyais arriver Bertrand à la piste qui était à l’époque au club de Wasquehal c’était Dieu !!!! En ce temps là meilleur club de France amateur. Cette personne était toujours gentille avec moi (il connaissait ma vie et ma situation difficile) Je me rappelle les premières pédales automatiques Adidas que j’ai eues. C’est Bertrand qui me les a offertes avec les chaussures. Pour moi il a toujours été un exemple je peux vous dire quand il était dans les catégories jeunes il n’était pas très bon mais arrivé en juniors il a éclaté et devenu un très grand coureur. En compétition en première catégorie on courait ensemble il n’y avait pas de cadeau, nous étions tous les deux des compétiteurs il reste mon idole !! Même aujourd’hui j’en parle encore.

Comment vois-tu les autres coureurs dans les courses ?

J’ai toujours apprécié les coureurs pour l’homme pas pour le palmarès. Le palmarès me reste indifférent c’est d’abord l’homme. Depuis tout petit j’ai jamais fait de différence avec un coureur qu’il soit dans n’importe quelle catégorie, c’est d’abord et je ne le répèterai jamais assez c’est l’homme que je vois. S’il a une attitude de gros bras et se met en avant, se croit meilleur que les autres ce genre de personnage je déteste !! Ce n’est pas parce que je gagnais plusieurs courses que je n’allais pas taper la discute avec les coureurs. Quand j’étais plus jeune et que je ne courais pas j’allais voir les courses je me disais purée ce coureur m’impressionne ! A ce jour avec le recul depuis une dizaine d’années lorsqu’on me demande qui t’impressionne ? Je réponds simplement MOI !! Pourquoi moi ? Car je sais comment je vis, comment je m’entraîne, ce que je fais et quand je réalise ce que je continue à faire sans compter une vie très professionnelle très dure. Je ne peux que marcher la tête haute et je m’impressionne. Une de mes première fois où j’ai couru à Noeux les Mines avec Alexis Brunel, je me suis dit ce gamin il envoie, il roule ! Je suis allé le voir à l’arrivée je fais 5 Alexis fait 4. Je nais pas manqué de le féliciter ! A ce jour je n’ai pas encore trouvé un combattant mis à part Samuel Leroux du CC Nogent . Quand on voit la vie que je mène si j’avais eu tous les avantages de certains gamins peut-être j’aurais vécu autrement. Un autre exemple : Kris Lapere il a 42 ans il arrive encore à gagner et laisser les jeunes derrière. Il n’a rien à prouver ! Quand on voit certains coureurs très jeunes qui se prétendent bons ou très bons coureurs, il faut qu’ils se posent des questions !! J’observe les jeunes sur les courses. Un autre coureur qui m’a laissé une très bonne impression c’est Sullivan Leroy du CC Isbergues. Quand on voit des anciens apprentis dans le vélo tels que : Denis Flahaut, Adrien Petit, Sébastien Minard ils sont restés simples et n’hésitent pas à traverser la rue pour vous saluer. Pourtant ils sont ou ont été pro ! Ils ont réussi car ils ont la tête sur les épaules. Ils savent que tout peut changer du jour au lendemain ! Il n’y jamais rien d’acquis. Il faut dire que tant que vous êtes en tête de gondole on vous apprécie. Le jour où çà ne marche plus on vous tourne le dos ! Quand je vais voir des courses de gamins, que je vois et j’entends des propos vulgaires sur leurs gamins cela me fait dresser les poils sur les bras. C’est regrettable car se sont des parents qui vivent le cyclisme à travers leurs enfants. Bien dommage car dans la majeure partie ces jeunes coureurs on ne les retrouve plus sur les courses après les cadets. Une anecdote : j’avais 13 ans je dois aller à une course à la Rue des Vignes près de Saint Amand les Eaux, je réside Mazingarbe départ course 9 h c’est à 60 kms de la maison. Je devais aller avec un autre coureur et ses parents. La veille on vous contacte pour vous dire que l’on ne peut pas vous prendre donc je me mets à pleurer bien sûr ! Mon père me confirme que l’on irait à cette course. Le lendemain nous sommes levés à 6 h et nous nous sommes rendus sur place à vélo. On s’échappe à 6 je me classe 6 le fameux copain abandonne. Hé bien comme il n’a pas fini la course ses parents ne lui ont pas donné à manger. Ils étaient vexés que moi je finisse 6 ème alors que j’étais venu au départ en vélo et reparti à vélo. Je n’étais pas encore minime car à l’époque les minimes c’était à partir de 14 ans j’étais donc en pré-licencié. Une autre course : celle de Créquy je me suis rendu sur place à vélo et arrivé sur place la course était partie. Mme Delcroix à l’époque s’était trompé dans les horaires et là je m’effondre dans le public. Un nommé Capelle d’Hénin Beaumont (Je me rappelle son nom) a eu tellement mal au cœur qu’il nous ont ramenés chez nous mon frère et moi à Mazingarbe.

Quel est ton meilleur supporter ?

Mon favori c’est évidemment mon fils Cyriaque depuis qu’il est petit ! A ses yeux je suis son mentor, son idole.

Es-tu satisfait que ton fils ait choisi le vélo plutôt qu’une autre discipline sportive ?

Depuis son enfance Cyriaque m’a accompagné sur toutes les courses. Il a plongé de suite dans la marmite c’est évident. Quand il m’a annoncé qu’il voulait faire du vélo, j’étais le plus heureux des papas ! Il m’aurait annoncé qu’il partait dans le foot hé bien il aurait fait du foot mais bon ! Du moment que mon gamin fait une activité sportive c’est primordial et important de ne pas le laisser ses journées devant la télé ! Cyriaque me connait comme papa mais pas comme coureur. J’ai un regret c’est que mon fils ne m’ait pas connu il y a une dizaine d’années. A ce jour j’arrive quand même dans le déclin il aurait certainement vu comment on devient champion. J’espère qu’il continuera le cyclisme et lors d’une course on viendra lui dire : tu cours comme ton père ! Le vélo c’est très dur ! Sera-t-il capable de faire du vélo tout le temps ? Je ne sais pas. Quand je vois les gamins qui ont du mal à se faire du mal, cela me fait peur. Espérons que Cyriaque ne se lassera pas dans le temps. Je compare ce qui est comparable ! Qu’il gagne ou perde une course, le principal est qu’il ait pris plaisir sur son vélo après je ne vais pas dire que si mon fils remporte une course je ne reste pas indifférent c’est normal. J’ai eu la chance de courir avec les pères et à ce jour je cours avec les fils

Que conseillerais-tu à ton fils pour prétendre à une carrière cycliste ?

Qu’il respecte ses adversaires c’est très important ! Quand Cyriaque gagne ou perd une course il va les saluer et félicite le premier de la course Je n’ai pas besoin de lui dire quoi que ce soit il y va de lui-même. A ce jour il faut qu’il considère le vélo comme un jeu pas avoir un esprit compétiteur. Au fil du temps s’il continue sa route je vais l’aider au maximum : Bonne hygiène de vie, plan d’entrainement ne pas laisser les bons moments de la vie, ne pas se prendre pour un cador et avoir la grosse tête. Après savoir s’il voudra bien m’écouter ! Faut savoir accepter la défaite impossible de gagner tous les coups. Je me rappelle d’un message qui est paru sur facebook : seule la victoire est belle ! Je ne suis pas du tout d’accord avec ce propos ! J’ai vu des coureurs gagner des courses alors qu’ils ne méritaient pas du tout de monter sur la plus haute marche du podium. A la limite ne pas se présenter

  • la réception de peur d’être malmenés pour cause d’avoir eu des malveillances volontaires.

Avant de raccrocher le vélo quel serait ton objectif ?

Courir avec mon gamin !!! Je voudrai encore avoir la santé au moins une dizaine d’années et savourer cet instant magique. Quand je vois des exemples tels-que Christian Leblond, Jacques Dutailly et bien d’autres je me dis 10 ans çà passent très vite. Même si je ne fais qu’une seule course mais au moins prendre le départ de la course avec lui. Après le summum serait de vivre un grand moment comme Jean-Claude Thilloy qui court avec son fils l’instant magique, Quand on voit la course de Rue le père Thilloy qui s’échappe, son fils le rattrape et finissent la main dans la main ! J’imagine cet instant pour le papa ! Un très grand moment d’émotion et de fierté .Un jour comme çà pour moi se serait encore mieux que d’avoir les liserés sur mon maillot. Courir avec mon fils est un point motivant pour continuer le vélo et attendre ce moment. Quand je raccrocherai je pourrai me regarder dans une glace car j’ai toujours été propre. Ce que j’apprécie c’est que les personnes m’estiment pour ce que je suis ! Quand je vois en courses des gamins à l’école du cyclisme qui m’encouragent alors que je ne les connais même pas ! Cà me va droit au cœur c’est plus beau que tout ! Vous êtes un exemple pour ces jeunes. Quand je vois des anciens spectateurs sur le bord de la route je n’hésite pas à aller leur dire bonjour et on me dit (çà va tu es sur la course il va y avoir du spectacle) çà fait plaisir.

Pour en terminer Jean-Pierre peux-tu me donner palmarès pendant ces 38 années de cyclisme ?

3 fois champion régional de cyclo-cross en 2004.2006.2008

  1. podiums cyclo-cross aux championnats régionaux Environ 50 victoires en 1 er catégorie
  1. Coupe de France Masters VTT
  1. fois vice champion de France master cyclo-cross trois fois derrière David Pagnier
  1. fois vice champion de France VTT
  1. podiums de suite en coupe de France VTT

Top 5 Paris Roubaix VTT avec les Pros

Cyclo-cross Vice champion du monde 1 fois troisième

Au total toutes disciplines confondues je suis à 250 victoires

Propos recueillis par Jacques Ryckewaert

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